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27/12/2013

François : un charisme au service de l'évangélisation

 

BcPvlcLCMAA4zrO.jpgÀ propos de l'impact du pape sur l'opinion mondiale :

 


 

 

Aux Etats-Unis où les choses se disent carrément, les ''conservatives'' détestent ouvertement ce pape [1] parce qu'il combat l'idole Finance ; détestation disséquée avec maestria par l'universitaire catholique Patrick Dineen (lire ici la note du 10/12).

 

Chez les Français, et pour la même raison, les boutiques libérales dans la zone de chalandise catho ressentent de la hargne envers François. Elles ne l'affichent pas (pour éviter de s'aliéner une partie de leur public) : mais elles ont du mal à ne pas laisser filtrer leur ressentiment. On peut les comprendre... Depuis que Rome parle avec verdeur, le monde incroyant se met à comprendre ce qu'elle dit : donc la posture de certains (faire passer Dieu pour compatible avec Mammon) devient intenable.

 

Mais le phénomène François va plus profond. En le voyant et en l'entendant, un nombre croissant de nos contemporains comprennent que la foi chrétienne n'est pas un ''musée des valeurs'', mais un dynamisme de refertilisation et de ré-innovation. La foi chrétienne met chaque jour le croyant en présence de l'Evangile, qui l'interpelle sur ses réflexes et ses comportements ; se confronter à l'Evangile c'est le laisser mettre en question nos réflexes : y compris quelques réflexes ''chrétiens'' qui ne l'étaient pas tant que ça. Le pape appelle l'Eglise à se souvenir qu'elle n'existe que pour répandre l'Evangile : il lui faut, dit-il, modifier celles de ses attitudes (ou structures) qui ne répondent plus aux besoins de l'évangélisation... Dans le monde d'aujourd'hui, maintenir certaines attitudes ou  structures d'hier serait, au mieux, une cause de malentendus, et au pire un contre-témoignage.

 

Expliqué en long et en large dans l'exhortation apostolique, ce constat enthousiasme les chrétiens évangélisateurs – mais ulcère le petit nombre de ceux que Mgr Daucourt a appelé ''les athées pieux'' : ceux qui s'intéressent au ''catholicisme'' mais pas au kérygme, et qui se servent de la référence chrétienne pour emballer du partisan ou ratatiner le christianisme en morale. Ceux-là vitupèrent le pape (aux USA) ou s'irritent sourdement contre lui (en France)... [2]

 

Mais ce qui compte, ce sont les millions de gens qui regardent l'Eglise catholique depuis que François l'incarne sur la scène planétaire. Regardez la photo de selfie en tête de cette note, il y a deux façons de la percevoir : on peut se crisper et traiter le pape de démagogue (et puis rentrer chez soi « tout triste » comme le jeune homme riche) ; on peut aussi se souvenir que « l'homme est le chemin de l'Eglise », comme disait Jean-Paul II.

 

J'entends l'objection : ''Oui, mais c'est du médiatique, ça n'ira pas loin...'' Et où cela devrait-il ''aller'' ? La seule direction indiquée par le Christ est l'évangélisation : François en ouvre – à deux battants – les portes, qui sont celles des coeurs d'aujourd'hui. Il les ouvre aux évangélisateurs (comme l'orthodoxe Carol Saba l'expliquait lumineusement ce matin au débat de Radio Notre-Dame) ; et qui sont les évangélisateurs, sinon, en principe, tous les laïcs catholiques ? Il faut donc une reconversion des énergies. Cessons d'être des athées pieux : devenons des chrétiens ! François installe l'évangélisation (et non le moralisme) au centre de l'engagement de chaque catholique ; écoutons-le et cessons d'invoquer d'autres priorités. Si l'on n'évangélise pas, tout est inutile


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[1] Notes de ce blog : 17/12, 16/12, 13/12, 12/12, 10/12, 9/12.

[2] C'est vrai, quoi ! parler de Jésus-Christ, c'est démobilisateur,  ça ne vaut pas une virée bonnets-banane ''entre bons Français qui voudraient que leur pays bande un peu plus fort'' – comme disait un personnage de Nimier dans les Epées.

 

 

Commentaires

15 SECONDES

> Commentaire qui concerne la note" François à Benoît : "Joyeux Noël, priez pour moi !" Benoît à François : "Toujours, toujours, toujours !""…sans avoir de rapport direct avec elle.

J'ai cliqué sur un des deux liens proposés :

http://lci.tf1.fr/monde/institutions/le-pape-francois-a-benoit-xvi-c-est-un-plaisir-de-vous-voir-si-bonne-8336206.html

Et là, à droite de l'article, une indication "précieuse" : "temps de lecture : deux minutes". Hallucinant ! Une sorte de panneau indicateur…histoire que le l'internaute puisse se lancer en confiance dans la lecture … sans craindre de rester "coincé" dans le tunnel d'un texte trop long. Texte que j'ai lu, par parenthèse, en moins de 15 secondes...
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Écrit par : Feld / | 27/12/2013

ATHEES PIEUX

> J'avais beaucoup aimé l'éditorial du bulletin diocésain de Nanterre où Mgr Daucourt commentait les agitations en parlant du risque de se comporter comme des athées pieux.
C'était bien vu et utile. (quel dommage qu'il parte)
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Écrit par : Annalisa / | 27/12/2013

T.C.

> La communication du pape consiste principalement à « rendre témoignage » de Jésus-Christ et de son Evangile, quitte à finir discriminé, isolé, martyr (cf. votre note précédente).
Je me faisais hier une réflexion de cet ordre en lisant avec tristesse l’« analyse » de Jean-Louis Schlegel sur le site de « Témoignage chrétien » (TC). Dans cet article ( http://temoignagechretien.fr/ARTICLES/Religion-Monde/Les-catholiques-et-l%E2%80%99individualisme-liberal/Default-40-4775.xhtml ), ce sociologue estime en effet que « s’installer dans une résistance résolue et continue face aux “législations libérales” reste très périlleux ». Ceci dans un article transpirant la soumission aux dites « législations libérales », puisqu’il recommande en somme aux chrétiens de passer l’Evangile au filtre des lois libertaires.

En fait, si l’on suit TC, porter sa croix et suivre Jésus-Christ, ça devrait être un chemin aimable et fleuri… parsemé de pilules et de préservatifs (entre autres objets cultes du bricolage religieux observé par le sociologue). Rien de nouveau à TC : aux yeux du monde, encourir, pour ce que l'on croit, la limitation, la discrimination, le martyre, c’est nul, c’est « périlleux »… ça ne vaut rien !

Denis


[ PP à Denis - Se souvenir que TC est entre les mains de l'avocat d'affaires Jean-Pierre Mignard, celui qui lance à ses interlocuteurs lors des débats : "vous tenez des propos d'honnête homme désargenté !". Sic, verbatim. J'y étais. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 27/12/2013

TOUT COMME AVANT

> L'"avancée au large" que prône explicitement le pape François risque, paradoxalement, de couper l'Eglise du "petit peuple" de France. En effet, ce que réclament les humbles, c'est la … protection. Ce que l'Etat actuel n'assure plus. Ce que le FN promet... J'ai l'impression que la plupart des gens souhaitent que…tout continue comme avant. Que l'immigration cesse, que l'islamisation de la société marque le pas, que l'on puisse consommer comme avant, que l'on ne craigne pas de voir ses économies disparaître. L'appel à la frugalité, au dialogue avec l'étranger…. je ne sais pas si c'est trop porteur, dans ces conditions. Oui, l'évangélisation est une rude tâche...
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Écrit par : Feld / | 27/12/2013

ULTRAS EN 2013, PHARISIENS EN L'AN 33

> Cardinal de Lubac, "Le drame de l'humanisme athée" :

"Beaucoup d'entre nous ne font-ils pas aujourd'hui profession de catholicisme pour les mêmes raisons de confort intime et de conformisme social qui leur aurait fait repousser, il y a vingt siècles, l'inquiétante nouveauté de la Bonne Nouvelle?
(...) Seigneur, si le monde est séduit par tant de prestiges, s'il connaît aujourd'hui un tel retour offensif du paganisme, c'est que nous avons laissé s'affadir le sel de votre doctrine.
Seigneur, aujourd'hui comme hier et comme de tout temps, il n'est de salut qu'en Vous.
Seigneur, gardez-nous d'une telle tromperie et rendez-nous, s'il en est besoin, non seulement une foi soumise, mais l'estime ardente de votre Evangile!"
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Écrit par : Serge Lellouche / | 27/12/2013

CONTRADICTOIRES

> Par curiosité, je suis allé voir les sites des deux branches du courant anticonciliaire.

Ceux qui sourient (complètement antilibéraux à l'ancienne):
http://www.crc-resurrection.org/2632-evangelii-gaudium-la-joie-de-l-evangile.html

...et ceux qui pleurent:
http://www.laportelatine.org/vatican/sanctions_indults_discussions/30_septembre_2013/16_12_2013_joie_de_l_evangile_douleur_des_fideles_schmidberger.php
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/12/2013

MIGNARD

> « Vous tenez des propos d’honnête homme désargenté ! »… Dite par Jean-Pierre Mignard, avocat d’affaires et membre du Parti socialiste, cette mignardise mériterait une dissertation en classe de philo.
Il me semble que le mot pivot de sa phrase est « honnête ». L’idéal à atteindre. Mais le dernier mot livre sa crainte de ne pas être à la hauteur de l’objectif : « désargenté »… Non, Patrice, c’est trop dur… Lui demander de choisir à la fois « honnête » et « désargenté » !
Vous auriez pu lui rétorquer : « – Vous parlez comme un libéral doré sur tranche ». Ç’eut été charité !
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Écrit par : Denis / | 27/12/2013

CENTRAL

> Pour Monsieur Mignard et TC. A méditer: http://www.vatican.va/holy_father/francesco/cotidie/2013/fr/papa-francesco-cotidie_20130601_fr.html
Disons les choses clairement: quand on ne professe pas le mystère central du christianisme, à savoir l'Incarnation (jusqu'à la Croix), est-on encore chrétien ?
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Écrit par : ND / | 27/12/2013

@ Feld

> Les 2 mn semblent s'appliquer à la video (pub comprise!)
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/12/2013

@ Feld

> Vous êtes bien pessimiste. Ce que vous dites est vrai mais vous voyez les choses par la face sombre.
Oui, les gens cherchent à être protégés. Est-ce illégitime quand les fermetures d'entreprises se succèdent, que la délinquance bondit et l'avenir professionnel des enfants ou des petits-enfants est bouché ? Cette inquiétude ne fait pas nécessairement obstacle au message du pape François.

Oui, l'immigration est mal perçue. Y compris par des immigrés installés, qui sont venus pour "être en France" et qui, fraîchement naturalisés, vont voter FN parce qu'il sont furieux du fameux rapport sur "l'intégration" paru sur le site de Matignon. Et pas par racisme !

Mais notez au passage que l'Africain moyen qui s'installe en France ne cherche pas spécialement à être sobre, mais à profiter du mode de vie et de la sécurité à la française. Et ne veut pas se priver de téléphoner à ses proches au pays. Et de retourner les voir de temps en temps,ce qui est bien compréhensible, et là, comme trace carbone, c'est autre chose que d'aller voir sa tante Louise quelque part en France!

Et l'avancée au large ne signifie pas la capitulation devant la mondialisation économique, arme de destruction massive des sociétés par l'ultralibéralisme. Ce sont deux choses différentes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/12/2013

Feld,

> je te rejoins, et je crains une forte montée du FN. Je sens les mêmes aspirations ici dans notre Nord-Pas-de-Calais. Exception faite des chrétiens engagés auprès des plus pauvres, progressistes d'hier ayant gardé la foi, qui sont beaucoup plus proches de ce que demande notre pape que les cathos-identitaires, qui eux se retrouvent pleinement, et c'est leur force, dans les aspirations populaires.

Le christianisme radical du pape François est de fait élitiste parce qu'il demande une conversion non des apparences - qui rassurent -, mais du coeur et donc des modes de vie.

C'est ainsi que le latin en rassure plus d'un, qui ne l'a jamais vécu dans l'Eglise, n'a jamais été pratiquant régulier, voire est peut-être agnostique, parce qu'au moins ce n'est pas de l'arabe. Ils ignorent qu'il y a des chrétiens arabes, et quand on le leur dit cela les laisse indifférents : ce qui compte ce sont les traditions de chez nous, face à ce qu'ils ressentent comme une arabisation plus encore qu'une islamisation de la société française.
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Écrit par : Anne Josnin / | 28/12/2013

@ PP,

> Très bien, remettons-nous en au pape François comme vous le dîtes, parce que « la foi chrétienne n'est pas un ''musée des valeurs'' », parce que faire autrement «(…)le monde d’aujourd’hui(…)serait(…)cause de malentendus(…)de contre-témoignage » et que sinon, ce serait faire comme ceux « qui se servent de la référence chrétienne pour emballer du partisan ou ratatiner le christianisme en morale. » et que « Ceux-là vitupèrent le pape (aux USA) ou s'irritent sourdement contre lui (en France)...et comme vous le dîtes aussi en nous laissant aller à votre « écoutons-le (le pape François) et cessons d'invoquer d'autres priorités » car « Si l'on n'évangélise pas, tout est inutile» etc.

…et puis, je vous le demande: que faisons-nous de notre propre sensibilité, de notre point de vue sur la foi, de notre vie et « joie » intérieure…et par ailleurs…

Comment être docile avec précaution,
Ne plus ni se montrer rebelle ni hostile
Tout en satisfaisant (à toute fin utile)
A nos prétentions, aux institutions?

Où trouver ce bon grain, tant d’abnégation,
Tant de dévotion idoine aux Evangiles,
Tant de docilité pour chacun d’eux ductile?
Nous sommes-nous assez posé la question?

Verrons-nous chez saint Paul, nos chemins de Damas
Où jusque-là, nous - Ciel - ne vîmes que du strass…
Quand il dit que Dieu, Lui ne fait cas des personnes,

De ses fils dont égard il aura non pour l’aune
Mais pour l’acception-des-choses qu’ils feront
Ce, en prévision de la Grande Moisson?

Car à quoi servirait d’évangéliser, de se laisser évangéliser sous l'autorité du pape et le contrôle de l'Eglise comme vous le préconisait, si nous ne pouvions pas aussi entre chrétiens et en toute liberté nous communiquer - ne serait-ce que - nos "éclairages" sur la foi? Sinon, comment en effet, n'aurait-on pas de raison « de repartir tout triste chez soit » et tant pis! « comme ce jeune homme riche » dont vous parlez, mais riche peut-être de désillusion, tellement rempli alors du sentiment de quelqu'un qui constate que la réalité est différente et beaucoup moins enthousiasmante de celle qui était proposée, envisagée comme un soit disant nouveau départ avec le pape François.

Alors et enfin, si c’est comme ça que vous voyez les choses, la liberté d’expression sur votre blog, ne comptez pas sur moi maintenant et en réponse à votre invitation du renard à la cigogne, pour vous répondre par une invitation de la cigogne au renard, non merci!

MB



[ PP à MB - J'ai du mal à comprendre le problème que vous créez. En quoi le fait de répondre à l'appel de François, et de devenir missionnaires, devrait-il empêcher la liberté de conscience et le libre dialogue ? Je n'ai jamais dit ça, et le pape non plus !
Et il ne s'agit pas de "s'en remettre"... (mais d'avoir une attitude ouverte).
Pourquoi prenez-vous de façon négative ce que nous essayons de dire positivement ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : michel Baude / | 28/12/2013

Cher Michel Baude,

> si les fables de la Fontaine sont néo-païennes, la parabole des deux fils est plus appropriée pour comprendre ce dont vous semblez souffrir. Aussi je vous invite, en fidèle du Père, à vous laisser tout simplement gagner par le joie des retrouvailles entre les miséreux de ce monde et le Père.
Certes ils sont miséreux d'abord parce que partis avec l'héritage pour mener joyeuse ripaille, loin de la sagesse de vie évangélique, mais qu'importe!, ils reviennent, la faim au ventre, irrépressiblement attirés par le visage miséricordieux de notre pape, ses bras ouverts à tous.
Entrez dans la danse avec les serviteurs, et vous verrez votre scepticisme fondre comme neige au soleil de Pâques! Est-ce la fin des tribulations? Oh que non! Mais comme au temps des Actes des Apôtres, le début d'une nouvelle Evangélisation.
La pauvreté pour ceinture, la vulnérabilité pour bâton de marche, l'insignifiance de notre condition tintant à chacun de nos pas comme jadis la cloche des lépreux, dans cet empire tout-puissant du dieu Mammon, et qui pourtant s'effondre inexorablement tandis que nous nous hâtons joyeusement vers nos frères.
Croyez-bien cher Michel que Dieu vous aime, personnellement, et d'un amour de préférence, et que votre tristesse est d'abord sienne! Il vous désire tellement dans Sa joie! Non pas celle des hommes certes, et nous sommes sans cesse déçus, et à commencer par ces pauvres types que sont les hommes d'Eglise, et nous-mêmes, ou la la,..., mais la Sienne!
Dieu ne déçoit pas, cela je puis vous l'assurer.
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Écrit par : Anne Josnin / | 28/12/2013

@ PP,

> Pour moi, ce qui est négatif n’est pas de dire ce qui ne va pas, mais de ne pas dire ce qui ne va pas. Mais après coup, je mesure que ma réaction - que je reconnais excessive - tient peut-être en ce que nous avons probablement deux façons très différentes de voir les problèmes.

Pour leur résolution vous semblez devoir mettre plus l’accent sur leurs causes les plus criantes et comme étant les plus importantes à combattre, pendant je tendrais à croire plutôt que ce sont les moins criantes qui le sont le plus.

En outre, et vu ainsi que je l‘ai ressenti, le peu de place que vous laissez à la liberté du lecteur à la fin de votre article, j’ai trouvé que ça faisait beaucoup à la fois. C’est comme ça que je me suis mis à douter dans le moment de votre perception du dialogue. Autrement, à aucun autre je ne mettais en cause le fait de devoir répondre à l'appel de François, et de devenir missionnaires.

En vous priant de bien vouloir me pardonner mes excès et en vous souhaitant de passer de bonnes fêtes de fin d’année.

MB


[ PP à MB - Nos meilleurs vœux à vous ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : michel Baude / | 28/12/2013

@ Serge Lellouche / | 27/12/2013

> Merci pour la citation qui éclaire en effet très bien l'importance profonde et essentielle de l'attitude du pape. Cela me fait penser que, quand il parle de son intérêt pour Dostoïevski, il fait sans doute référence à l'histoire du grand inquisiteur.
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Écrit par : Guadet / | 31/12/2013

Chère Anne Josnin,

> J’aurais bien du plaisir à accepter de me laisser gagner par la joie des retrouvailles auxquelles vous m’invitez… à vous rejoindre « entre les miséreux et le Père », mais ça me paraît difficile dans l‘immédiat, vu vos remarques à mon égard. Car si vous me voyez « triste », et que vous pensez que « la parabole des deux fils » soit « plus appropriée » que la fable de La Fontaine à laquelle je faisais référence par allusion non pas à cet état de souffrance que vous me prêtez, mais à certaines difficultés que me posaient réellement cet article, j’en conclus m’être assurément fait mal comprendre et de me trouver dans ces conditions, devant la nécessité de devoir vous apporter des éclaircissements à mon sujet.

C’est vrai que j’ai parlé de « désillusion » dans mon commentaire, et que je me suis laissé comparer à ce« jeune homme riche » peu flatteur qui fait dire à jésus de ce jeune homme-là, qui voulait « à tout prix » avoir la vie éternelle mais qui n’acceptait pas de faire les sacrifices qui lui auraient permis d’y parvenir, que pareillement à lui, « il était plus facile à un chameau qu’à un homme riche, de passer par le trou d’une aiguille. Or, cet article ne laissait pas d‘autre choix: c’était s’en tenir stricto sensu à tout le texte ou se mettre dans la situation intenable d’être comparé à de ce jeune homme riche. Et alors que je voulais tout de même sur certains points faire part de ma manière de voir différente, c’était d’ailleurs la critique que je lui faisais, tout en avouant après que j’avais été excessif, ça m’obligeait à me laisser assimiler à ce jeune homme riche mais à contre cœur bien évidement. Et donc, ce ne pouvait être que dans une version totalement opposée, genre homme dans une situation intenable, mais pas comme lui par rapport à un trop plein mais par rapport à un trop peu de moyens en ma possession. Un spécimen d’homme riche ancien, genre vétérotestamentaire mais dans un genre nouveau, néotestamentaire…plein de tout en apparence, mais en réalité, privé de tout pour pouvoir se faire comprendre facilement.

Donc, au spectacle, joyeux celui-là, que donne à voir toute personne pouvant revenir qu’importe d’où , de quelque conditions, de prodigalité et de toute erreur passée quelles qu’elles soient à l’appel du pape dans le sein de l’Eglise, croyez que je m’en réjouis autant que vous et que le scepticisme que vous m’attribuez, si tant est qu’on puisse m’en attribuer de rémanent n’a certainement rien de triste, ni de morbide ou de critique; le scepticisme n’ayant rien en soi de mauvais, de négatif, de répréhensible, ni de bon, de positif ou de méritoire. C’est bien le spectacle du monde qui est triste, ce n’est pas moi; et de douter d’un fait, du point de vue de quelqu’un, peut relever autant d’une raison injustifiée que d’une raison justifiée liée toujours à un sentiment de danger potentiel réel ou pas.

En l’occurrence, celui qui me préoccupe le plus en tant que chrétien, c’est le danger que fait courir le manque d’intérêt très répandu pour les petits détails aux conséquences souvent incalculables quand on y prend pas garde à temps; par ailleurs, ce danger me préoccupe d’autant plus que cette défaillance pour ce manque d’intérêt ne touchent pas que la vie politique, économique et sociale, mais aussi religieuse. Alors, dans la mesure où cela peut menacer aussi le processus de la nouvelle évangélisation en pleine effervescence comme actuellement, au risque de la priver peu ou prou de son meilleur développement qui lui revient et auquel je suis très attaché, comprenez que je sois tenté de monter au créneau avec le seul désir de mener ce que je crois juste et nécessaire à mon action, avec les tous aléas au besoin que ça comporte.

Là-dessus, je pourrais revenir ultérieurement sur ma façon de penser concernant la parabole «des deux fils » comme vous le dîtes et l’idée selon laquelle d’après vous « les fables de la Fontaine sont néo-païennes », vous verriez combien elle est aussi éloignée de la vôtre encore, et combien ce qu’une approche trop vite bâclée de notre conception de la Nouvelle Evangélisation peut avoir de contreproductif. Tout de suite, cela me demanderait beaucoup plus de temps que je n’en dispose pour le moment.

Peut-être à bientôt, et Meilleurs Vœux !
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Écrit par : michel Baude / | 31/12/2013

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